Feria de Abril : la surprise
Quinze jours après la fin de la Semaine Sainte s'ouvre le lundi à minuit la Feria de Abril accompagnée chaque jour d'une corrida de toros à la Maestranza.
L'espace de la fête est gigantesque, accueillant des centaines de casetas, des stands aménagés en petite maison, avec cuisine, salle à manger et espace pour chanter et danser des sevillanas.
Toutes les Sévillanes s'habillent en traje, des robes de flamenco à volants, plus exubérantes les unes que les autres. La réputation narcissique de Séville se confirme mais se nuance : on va à la Feria certes pour être vu et voir les autres nous voir.
Mais l'étranger non intrusif y est aussi accueilli à l'improviste par une manzanilla devant une caseta et la magie de la surface opère : couleurs, rythmes, Alegria (nom d'une marque d'une manzanilla tombant dans votre verre) et tapas gracieusement offerts. C'est ma surprise d'aujourd'hui.
Celle d'hier fut les deux oreilles gagnées par Manzanares après sa faena magnifique avec le taureau Pañedo. Avec et non contre, là est pour moi toute la nuance : la corrida, si elle n'est sûrement pas un art, reste, quand le taureau est brave et le torero inspiré par cette bravoure, un moment d'exception que la vidéo ci-jointe vous fait partager. La mise à mort parfaite fit se lever le public en transes et agiter les mouchoirs blancs.
Taureaux et robes à volants, chevaux et amazones, couleurs, danses et musique ; c'est tout Séville dans sa beauté lumineuse et sensuelle, dans sa frénésie douce, dans son euphorique - et illusoire ? - insouciance devant les 24 % de chômeurs d'Andalousie.